MÉMOIRE DE LA SASKATCHEWAN
CATTLEMEN’S ASSOCIATION

Nous vous remercions pour l’occasion que vous nous donnez d’exprimer nos opinions sur un certain nombre de sujets qui importent au secteur de l’élevage bovin en Saskatchewan.

La Saskatchewan Cattlemen’s Association (SCA) promeut le bien-être de tous les secteurs de production de l’industrie bovine de la Saskatchewan, y compris l’exploitation vache-veau, la semi-finition et les parcs d’engraissement. Les principales priorités stratégiques de la SCA consistent à :

1.    protéger le cheptel de vaches et l’infrastructure d’alimentation des bovins;

2.    réduire les barrières aux activités commerciales;

3.    favoriser les occasions et les stratégies commerciales;

4.    soutenir une capacité efficace de recherche-développement.

Aujourd’hui, je voudrais aborder trois questions.

1.    La recherche-développement

Actuellement, une très petite partie des sommes affectées à la recherche est consacrée au secteur de l’élevage et une partie encore plus modeste est dirigée vers les secteurs du fourrage et des bovins. Toute stratégie à long terme en matière de durabilité, de rentabilité ou de croissance dépend des crédits affectés à la recherche et au développement. Pour que l’industrie bovine de la Saskatchewan demeure concurrentielle, il faut que des fonds soient consacrés à des recherches qui permettront de maintenir et de faire prospérer l’industrie dans les années à venir.

Une étude réalisée récemment par John Cranfield, intitulée Evaluating the Economic Benefits from the Canadian Beef Check-off (évaluer les avantages économiques du prélèvement sur les bovins canadiens), évaluait les effets économiques d’un investissement dans des activités de marketing et de recherche. L’étude indiquait que les producteurs de bovins de boucherie du Canada tirent des avantages économiques nets de tout investissement fait dans le marketing et la recherche. Plus précisément, entre 2005 et 2008, le ratio coûts-avantages (RCA) lié à l’investissement du prélèvement chez le producteur dans des activités de marketing et de recherche est passé de 7:1 à 11:1, avec une valeur moyenne de 9:1 pour la période.

Cela signifie que, en moyenne, de 2005 à 2008, chaque dollar de prélèvement investi dans des activités de marketing et de recherche a rapporté 9 dollars aux producteurs de bovins de boucherie du Canada.

D’autres analyses ont démontré un sous-investissement des prélèvements dans le marketing et la recherche. Il a été conclu que tout dollar additionnel investi dans le marketing et la recherche fait monter de 9 à 15 dollars les profits du producteur. S’il avait été fait de manière optimale, cet investissement aurait produit un dollar de profit de plus pour les producteurs. Cela signifie que l’on a sous-investi dans le marketing et la recherche et qu’il conviendrait d’investir davantage dans ces activités pour maximiser les profits des producteurs. Qui plus est, on a moins investi dans la recherche que dans le marketing.

2.    Remanier la gestion des risques de l’entreprise

Les outils actuels de gestion des risques ont été élaborés à une époque où les revenus étaient faibles dans le secteur des céréales et des oléagineuses. Nous vivons à une époque différente où l’agriculture est plus rentable; la demande étrangère est forte et l’industrie des biocarburants est en plein essor. Dans ce nouvel environnement, la volatilité des prix est le principal risque pour le secteur du bétail et un risque important pour le secteur des céréales et des oléagineuses.

Les producteurs de bovins de boucherie de l’Alberta ont accès à un programme d’assurance-prix et d’assurance de base. Ce programme n’est pas rattaché au coût de production mais bien au marché des contrats à terme. Moyennant quelques modifications, ce programme pourrait constituer la base d’un programme national de gestion des risques pour les bovins de boucherie. La politique de la Saskatchewan Cattlemen’s Association et de la Canadian Cattlemen’s Association soutient cet objectif.

Les sommes consacrées par le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux aux programmes d’assurance-récolte constituent une partie importante de la stratégie de gestion des risques du secteur des céréales et des oléagineuses. Il faudra faire très attention pour nous assurer que le programme, de par sa nature, ne nuit pas à la croissance et au développement du secteur de l’élevage bovin. Les deux industries se disputent les mêmes terres mais ne sont pas traitées également pour ce qui est des sommes publiques qu’elles reçoivent.

3.    Revoir le programma Agri-stabilité

D’où viennent les montants utilisés pour financer le programme Agri-stabilité? Il faudrait peut-être penser à réduire les sommes affectées à ce programme. Les programmes qui ont précédé Agri-stabilité (PCSRA, PCRA, etc.) étaient destinés à atténuer les effets de situations catastrophiques. Pendant les années de faibles revenus chroniques, ces programmes ont été bonifiés pour soutenir les revenus. Il faudrait peut-être redonner au programme sa vocation initiale, l’atténuation des effets des catastrophes, et réduire les sollicitations faites sur les trésors publics.

Pour résumer, la Saskatchewan Cattlemen’s Association souhaiterait que l’on accorde plus d’importance à la recherche sur les bovins de boucherie et le fourrage, de manière à assurer la croissance durable de l’industrie. Elle considère également qu’il faudrait revoir les outils de gestion des risques de l’entreprise de manière à tenir compte des risques propres à l’industrie bovine.